Crash du Boeing 737 Max 8 : la tragique conséquence d'un défaut logiciel
- Par automationsense
- Le 17/03/2019
- Dans Automatisme
- 4 commentaires
Le dimanche 10 mars dernier s'est crashé près d'Addis-Abeba un avion de la compagnie aérienne Ethiopian Airlines qui transportait à bord 157 personnes.Le Boeing 737 Max 8,s'est écrasé six minutes après son décollage,personne n'a survécu.La boîte noire de l'avion a été retrouvé et est en cours d'analyse mais tout porte à croire que le crash a été causé par un défaut technique,d'autant plus qu'un appareil du même modèle et appartenant à la compagnie Lion Air s'est crashé en Octobre dernier en Indonésie.
Le crash d'octobre avait attiré l'attention sur les sondes d'angle d'attaque (AOA) reliées au système de stabilisation de l'avion (MCAS).Un dysfonctionnement de ces outils peut mettre l'appareil en « piqué » au lieu de le cabrer, en raison d'une appréciation erronée que l'avion est en décrochage.En effet,le MCAS est une fonction de sécurité automatisée du 737 Max 8 conçue pour empêcher l’avion de rentrer dans un décrochage ou de perdre son portance.Le MCAS a été introduit par Boeing sur le 737 Max 8 parce que ses moteurs plus lourds et plus économes en carburant ont modifié les qualités aérodynamiques de l'aéronef provoquant le cabrage de l'avion dans certaines conditions de vol manuel.Les capteurs d'angle d'attaque de l'aéronef indiquent au MCAS de pointer automatiquement le nez de l'avion vers le bas s'il risque d'entrer en décrochage.Selon Boeing, le MCAS ne contrôle pas l'avion pendant le vol normal mais "améliore le comportement de l'avion" dans les situations "non normales".
Quoi qu'il en soit,les résultats de l'enquête technique nous révéleront plus sur les causes réelles du crash de l'avion Boeing 737 Max 8 d'Ethiopian Airlines.Tout pour souligner qu'un système automatisé ne peut être mathématiquement fiable à 100%.Cependant,des techniques sont utilisées pour diminuer des manière accrue les risques de défaillances et les faire tendre quasiment à zéro.Par exemple dans la plupart des systèmes critiques utilisés en industrie,des systèmes de contrôle redondants sont utilisés.Aussi,ces systèmes subissent une batterie de test qui permet de tester leur fiabilité avant leur mise en service.Si nous revenons au secteur de l'automatisme industriel,un système défaillant (par exemple infecté par un virus) pourrait avoir les mêmes conséquences désastreuses comparables à celles d'un crash d'avion.
De nos jours,on parle beaucoup d'intelligence artificielle,mais mêmes si les systèmes dotés d'intelligence artificielle sont capables de travailler dans des environnements difficiles à fortes cadences,mais aussi de traiter certaines tâches délicates,il convient de noter qu'une intelligence artificielle ne peut être mathématiquement fiable à 100%. Certaines situations ne peuvent être traitées que par un être humain.
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Commentaires
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- 1. automationsense Le 18/03/2019
D'accord avec vous Profnova,un logiciel présentant des bugs dans sa conception ne sera pas plus fiable sur du matériel redondant. -
- 2. profnova Le 18/03/2019
La redondance ne sert à fiabiliser que le matériel (ce qui est déjà le cas sur un avion). Un logiciel mal conçu ou mal testé ne sera pas plus fiable sur un contrôleur redondant. -
- 3. automationsense Le 17/03/2019
Bonjour Guy,
Oui,effectivement cela ne cadre pas avec les sujets abordés habituellement.Cet article a plus pour but de susciter un débat sur les innovations technologiques notamment en terme d'intelligence artificielle.
Car rappelons le,le crash de l'avion Lion Air a été causé par le système MCAS qui est une technologie sensée rendre la vie facile au pilote.
Aujourd'hui aussi les technologies d'intelligence artificielle commencent à intégrer le monde industriel notamment avec les robots de plus en plus autonomes.
Loin de se plonger dans une vision futuriste ou de transhumanisme où les êtres humains seront contrôlés/dominés par les robots mais il convient de noter que les innovations technologiques peuvent avoir des impacts déterminants qu'il faut prendre en compte.
Cela m'a fait un peu rire l'affirmation de Trump : «Je ne sais pas pour vous, mais moi je ne veux pas d’un Albert Einstein comme pilote,je veux de grands professionnels qui puissent facilement et rapidement prendre le contrôle de leur avion !» mais faut avouer que ça prête à réfléchir. -
- 4. Guy Le 17/03/2019
Bonsoir, je pense que cette information sur le crash du B737- Max d'Ethiopian ne cadre point avec les objectifs du site. Que devons nous retenir? La défaillance du logiciel/automate/actionneurs qui semble plus se rapprocher du site à cause de sa philosophie ? Il me semble que les procédures en la matière pour la conception de ces logiciels qui gèrent les informations de l'aéronef, soient conçus de manière contradictoire par 2 sociétés différentes pour augmenter la fiabilité et limiter les risques de défaillance.
Cdt
Guy
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